Un documentaire de Nedjma Bouakra et Christine Diger

Preneur de son : Yves Le Hors

Street art Annelise Signoret © Radio France

Etre une femme « insouciante » à la campagne comme à la ville, se sentir libre de ses mouvements dans l’espace public, ce sentiment ne court pas les rues.

Le territoire  fonctionne comme un miroir grossissant des assignations des rôles de sexe. Même si de nombreuses professions et activités se sont féminisées : cadres du CAC 40, alpinistes, plombières, jongleuses… Il existe un faible taux d’occupation des espaces publics par les femmes. Une étude récente menée dans le bois de Vincennes souligne que la présence des femmes diminue dans les espaces aménagés dès que les hommes les investissent. Ainsi les pistes cyclables du bois sont principalement fréquentées par des hommes pratiquant le vélo de course.

L’espace urbain « concocté » par les urbanistes en concertation avec les élus nous rappelle ce monde pensé au masculin : rampes de surf, terrains de foot, cages à volleyball, terrains de boules ? Conséquence : la fréquentation des équipements urbains affiche deux tiers d’hommes pour un tiers de femmes.

 » Nous croiserons ces femmes qui contreviennent à leur genre en repoussant l’usage de la ville propre à leur sexe, la nuit, grâce aux enquêtes de Catherine Deschamps, et celles qui mobilisent toute leur motricité pour gagner en liberté comme l’ex- footballeuse Nicole Abar. Mais parler de la ville sans évoquer le travail de Renée Gailhoustet, bâtisseuse de l’architecture sociale des années 70 et de la petite ceinture, serait encore une fois oublier que certaines femmes ont eu de belles ambitions urbaines : décloisonner les espaces inter/ex et créer « des morceaux de ville ». Habiter la ville, c’est la vivre. » Nedjma Bouakra

Avec :

Chris Blache, Ethno-urbaniste

Edith Maréjouls, géographe

Catherine Deschamps, anthropologue

Renée Gailhoustet, architecte

Marianne Blindon, sociologue

Nicole Abar, footballeuse internationale

Galerie : La ville à l’épreuve du genre

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