Au moment de l’acquittement de Georges Tron, énième exemple flagrant de l’inégalité de traitement des femmes et des hommes devant la justice dans le domaine des agressions sexuelles, confirmant ainsi la difficulté des femmes à porter plainte, et la difficulté pour la justice de reconnaître à leur juste mesure les actes subis en les sanctionnant fermement, il nous parait intéressant de rappeler ici les travaux du militant féministe radical américain John Stoltenberg – dont l’ouvrage le plus connu est « Refuser d’être un homme ».
Sur le partiarcat.
Vers la justice de genre. Par John Stoltenberg.
« En régime patriarcal, les hommes sont les juges de l’identité pour les hommes comme pour les femmes, parce que la norme culturelle de l’identité humaine est, par définition, l’identité masculine – la masculinité. Et en régime patriarcal, la norme culturelle de l’identité masculine rime avec pouvoir, prestige, privilège, et des droits sur et contre la classe des femmes. Voilà ce que c’est la masculinité. Ca n’est rien d’autre.
Des tentatives de défense de cette norme de la masculinité ont dit qu’elle trouvait un fondement naturel dans la biologie sexuelle de l’homme. Il a été dit par exemple que le pouvoir de l’homme dans la culture est une expression naturelle d’une tendance biologique des humains mâles à l’agression sexuelle. Mais je suis convaincu du contraire. Je crois que le fonctionnement génital masculiniste est l’expression du pouvoir masculin dans la culture. Je pense que l’agressivité sexuelle des hommes est un comportement totalement acquis, enseigné dans une culture complètement contrôlée par les hommes. Je pense comme je vais vous l’expliquer, qu’il y a un processus social, par lequel le patriarcat confère pouvoir, prestige, privilège et droits aux personnes qui sont nées avec une bite, et qu’il existe un programme sexuel promu par le patriarcat (pas pas Mère Nature) stipulant comment ces bites sont censées fonctionner. »
« Le processus social par lequel les gens nés avec des bites atteignent et maintiennent la masculinité a lieu à travers la solidarité masculine. La solidarité masculine est un comportement acquis et institutionnalisé par lequel les hommes reconnaissent et renforcent leur appartenance réciproque authentique à la classe des hommes et pas lequel les hommes se rappellent les uns aux autres qu’ils ne sont pas nés femmes. La solidarité masculine est politique et omniprésente. Elle a lieu à chaque fois que deux hommes sont en présence. Et elle ne se limite pas aux rassemblements exclusivement masculins. Elle constitue le fond et la forme de toutes les rencontres possibles entre deux hommes. Les garçons apprennent très tôt qu’ils ont plutôt intérêt à apprendre à créer des liens entre eux. Ce qu’ils apprennent alors est un code comportemental élaboré fait de gestes, de paroles, d’habitudes et de comportements qui excluent efficacement les femmes de la société des hommes. La solidarité masculine est l’apprentissage réciproque des hommes entre eux que l’accès au pouvoir dans la culture est leur droit. La solidarité masculine est ce que les hommes mettent en place pour obtenir ce pouvoir et comment ils le conservent. Par conséquent les hommes imposent un tabou sur la désolidarisation – un tabou fondamental pour la société patriarcale. »
Male solidarity as a system of patriarchal protection – by John Stoltenberg
November 16, 2018
At the time of the acquittal of Georges Tron, yet another blatant example of the unequal treatment of women and men before the courts in the field of sexual assault, thus confirming the difficulty for women to file a complaint, and the difficulty for the justice system to recognize the acts suffered by punishing them firmly, it seems interesting to us to recall here the work of the American radical feminist activist John Stoltenberg – whose most famous book is « Refusing to be a man ».
On the partiarcate.
Towards gender justice. By John Stoltenberg.
« In a patriarchal regime, men are the judges of identity for both men and women, because the cultural norm of human identity is, by definition, male identity – masculinity. And in a patriarchal regime, the cultural norm of male identity rhymes with power, prestige, privilege, and rights over and against the female class. That’s what masculinity is. It’s nothing more than that.
Attempts to defend this norm of masculinity have said that it finds a natural foundation in the sexual biology of men. It has been said, for example, that male power in culture is a natural expression of a biological tendency of male humans to sexual assault. But I am convinced that it is not. I believe that male genital functioning is the expression of male power in culture. I think that men’s sexual aggression is a totally acquired behaviour, taught in a culture completely controlled by men. I think, as I will explain to you, that there is a social process, by which patriarchy confers power, prestige, privilege and rights to people who were born with a dick, and that there is a sexual program promoted by patriarchy (not Mother Nature) stipulating how these cocks are supposed to work. »
« The social process by which people born with cocks reach and maintain masculinity takes place through male solidarity. Male solidarity is an acquired and institutionalized behaviour by which men recognize and reinforce their authentic mutual belonging to the male class and by which men remind each other that they were not born women. Male solidarity is political and omnipresent. It takes place every time two men are present. And it is not limited to exclusively male gatherings. It constitutes the content and form of all possible encounters between two men. Boys learn early on that they have a greater interest in learning to connect with each other. What they learn then is an elaborate behavioural code of gestures, words, habits and behaviours that effectively exclude women from men’s society. Male solidarity is the mutual learning of men that access to power in culture is their right. Male solidarity is what men put in place to obtain this power and how they maintain it. Therefore, men impose a taboo on dissociation – a fundamental taboo for patriarchal society. »
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