L’équipe de Genre et Ville était à Sciences Po Paris hier, pour une présentation autour du genre et des politiques de la ville dans le cadre du Master Stratégies Territoriales et Urbaines.
Une sensibilisation aux questions de genre nécessaire et encore trop souvent absente des écoles d’urbanisme, d’architecture, ou des cours liés aux stratégies territoriales. Cet impensé qu’est le genre dans les politiques publiques, dans les stratégies de développement et d’investissement urbain, est un frein majeur, dans la mesure où la ville est présentée comme pensée et construite pour toutes et tous alors que ce n’est pas le cas. De nombreux lieux sont occupés de manière exclusives, tout le monde ne se sent pas légitime dans l’espace public, les freins physiques et psychologiques sont nombreux.
Montrer les effets induits des aménagements et de l’organisation sur les usages. Etudier les budgets. Réfléchir à une construction urbaine facilitant le développement d’une ville plurielle, plurielle dans ses identités, quel que soit son sexe, ses préférences sexuelles, sa culture, son âge, est une des clefs pour plus d’égalité et aussi pour le retour du vivant dans nos espaces publics.
L’urbanisme, tout comme l’architecture restent encore des disciplines par trop réglementaires, ou la technique, la structure, ou l’Œuvre, ne laissent que peu de place au vivant. Quid des usages, de la construction sociale des lieux?
Cet impensé nuit à un « habité » plus riche de nos territoires communs, les rues, les parcs, les pieds d’immeubles. Interroger ces espaces au prisme du genre, c’est s’ouvrir à la complexité de ce qui fait ville, bouleverser les hiérarchies en termes d’aménagement, favoriser la co-élaboration, remettre les usages informels au cœur de la construction urbaine. Fertiliser.