Revue de presse Déc 2018
D’Architecture N°268
Un dossier réalisé par Stéphanie Dadour.
https://www.darchitectures.com/genre-et-espace-une-table-ronde-entre-professionnel-le-a4326.html
ÉDITORIAL / GENRE ARCHITECTURE
Parce que les étudiantes sont en France aujourd’hui majoritaires dans les écoles d’architecture, parce que la présence des femmes dans la profession augmente chaque année et que leurs réalisations – lorsqu’elles accèdent, trop rarement, à la commande – sont célébrées par la critique à égalité avec celles des hommes, on pourrait croire que la question du féminisme ne se pose plus dans le monde des architectes. Il subsiste pourtant encore beaucoup d’inégalités ; il n’est qu’à voir le peu de femmes présentes dans la tête du classement des agences d’architecture par chiffre d’affaires que nous publions ce mois-ci. Ne pas s’interroger sur le genre dans un monde aujourd’hui fortement traversé par cette question serait surtout se priver d’une dimension essentielle qui lie l’architecture à la société. On sait que l’espace de la ville est souvent déterminé par les comportements masculins, mais qu’en est-il de l’architecture ? D’aucuns associent les femmes à un art de bâtir qui serait plus sensuel, doux, voire coloré ! Ce marketing bassement opportuniste renvoie aux pires clichés du machisme : Monsieur maîtrise les choses sérieuses pendant que Madame choisit les rideaux. Car même si l’œuvre dessinée de Lequeu (1757-1828) – auquel nous consacrons quelques sulfureuses pages – pourrait le faire croire, le genre relève sans doute moins des formes que des stratégies de conception ou, plus simplement, d’une manière d’exercer la profession. C’est peut-être en cela que la question est importante : au-delà des problèmes de parité ou de justice, elle nous oblige à penser autrement la pratique du projet. Une question à laquelle nous n’avons évidemment pas la prétention de répondre ici. Mais à l’heure où les acquis des combats féministes sont violemment remis en cause, même en Occident, il était plus que temps de l’aborder dans nos pages.
Emmanuel Caille
Press review Dec 2018
Architecture N°268
A dossier directed by Stéphanie Dadour.
https://www.darchitectures.com/genre-et-espace-une-table-ronde-entre-professionnel-le-a4326.html
EDITORIAL / ARCHITECTURE STYLE
Because female students are in France today in the majority in architecture schools, because the presence of women in the profession increases every year and because their achievements – when they are commissioned, too rarely, are celebrated by critics on an equal footing with those of men, one might think that the question of feminism no longer arises in the world of architects. However, there are still many inequalities; just look at the few women who are at the top of the ranking of architectural firms that we are publishing this month. Not to question gender in a world that is currently heavily affected by this issue would be above all to deprive oneself of an essential dimension that links architecture to society. We know that the space of the city is often determined by male behaviour, but what about architecture? Some people associate women with a building art that would be more sensual, soft, even colourful! This low opportunistic marketing refers to the worst clichés of machismo: Mr. mastery of the serious things while Mrs. chooses the curtains. For even if Lequeu’s (1757-1828) drawn work – to which we devote a few sulphurous pages – could lead us to believe it, the genre is probably less about forms than about design strategies or, more simply, about a way of exercising the profession. Perhaps this is where the question is important: beyond the problems of parity or justice, it forces us to think differently about the practice of the project. A question to which we obviously do not pretend to answer here. But at a time when the achievements of feminist struggles are being violently challenged, even in the West, it was high time to address it in our pages.
Emmanuel Caille
Translated with www.DeepL.com/Translator