« Même pas peur » est une recherche que nous menons à Genre et Ville depuis notre création. En parallèle de nos travaux sur les géographies et les territorialités, notamment par la réinterprétation des espaces et de leur destination dans une démarche de partage, nous avons souhaité étudier les mécanismes de domination de l’espace.
Ces mécanismes, inscrits dans nos consciences et nos inconscients, dès lors que nous sommes déterminé-es à la naissance comme « fille » ou « garçon », puis par des rappels à l’ordre régulier, via les institutions, les médias, la famille, l’entourage, vont donner lieu à des légitimités ou illégitimités construites qui produiront des comportements différents.
Un retour sur l’histoire nous a paru indispensable pour mieux comprendre la mise en place de ces mécanismes, et surtout pour mettre à nu des pratiques, conscientes ou non, qui font perdurer ces dominations. En effet nous pensons qu’un ensemble d’actions, sous couvert de protection, de sécurité, de bienveillance affichée, produisent à contrario, un renforcement des dominations et que nous devons être vigilant-es dans toute action que nous menons à des fins égalitaires.
Par la mise en parallèle de textes du 19è siècle ou bien de directives prises aujourd’hui dans une démarche d’égalité, nous mettons en lumière les logiques sécuritaires qui se mettent en place, instillant un sentiment d’insécurité chez les femmes dans l’espace public. Nous identifions également de grandes similitudes entre hier et aujourd’hui dans le rôle imparti aux femmes comme « gardiennes de l’ordre ». Les deux se nourrissant tout en créant une forme de servitude volontaire.
Ceci étant posé, la question reste entière quant aux moyens à mettre en œuvre pour sortir de cette boucle délicate. Et là se trouve le cœur de nos travaux. Des pistes d’études sont intéressantes. Qu’il s’agisse d’une remise en jeu des qualifiants identitaires, notamment de la binarité femme/homme à travers les travaux de Judith Butler ou de Monique Wittig par exemple, et/ou d’un nouveau regard à porter sur les territoires eux-mêmes, citons ici Henri Lefèvre, Nicolas Soulier ou Paola Vigano.
Notre intervention consistera en une mise en parallèle de ces textes avec nos expérimentations. Dans un deuxième temps le débat pourra aussi s’ouvrir avec le public afin d’évaluer, de comparer, les situations en France et en Angleterre, à la lumière de leurs cultures respectives.
Nous citerons ou lirons des extraits de textes :
Pour la partie exposition du sujet
- La socialisation des filles au XIXe siècle – Yveline Fumat
- Les grisettes à Paris – par Ernest Desprez
- Conseils faits aux femmes – (ex) Site du Ministère de l’Intérieur Français
- Guide méthodologique des marches exploratoires – Ministère de la Ville Français
Pour la partie réflexion
- Le droit à la ville – Henri Lefèvre
- La pensée Straight – Monique Wittig
- Reconquérir les rues – Nicolas Soulier
- La ville poreuse – Paola Vigano
Programme complet du Colloque ci-dessous:
Women in French (UK) One-day Conference
09.30-10.30 Registration
10.30-11.30 Parallel Panel Session One
Panel A | Moving Images of Women in the CityJennifer Branlat, Antioch College Female Urban Mobility in 1930s French CinemaJen Wallace, King’s College London Inspiration and Self-determination in Agnès Varda’s Parisian short films |
Panel B | Reconsidering Historical Assumptions: Breaches in the’ Enfermement des femmes’Julie Pilorget, Université Paris-IV, Sorbonne ‘Pour [leur] paine et travail’: Définir la valeur du travail féminins à Amiens à la fin du Moyen ÂgeBertrand Marceau, Université Paris-IV, Sorbonne Contrôle masculin et autonomie féminine dans l’espace urbain. Le cas des religieuses des Salenques à Toulouse (XVIIe – XVIIIe siècles) |
11.30-11.45 Coffee
11.45-13.15 Parallel Panel Session Two
Panel A | The Cities of Others: The Urban in Francophone Women’s WritingNathalie Ségeral, University of Hawaii-Manoa Teenage Prostitution and the ‘Banlieue’: Resilience through Poetry in Ananda Devi’s Ève de ses décombresRaija Koski, King’s University College, Western Ontario La Représentation de la ville dans Le sourire de la petite juive d’Abla FarhoudJulia Waters, University of Reading Belonging to the Island: Place and Gender in Natacha Appanah’s Blue Bay Palace and Ananda Devi’s Ève de ses décombres |
Panel B | Challenging Separations of Town and CountryImogen Long, University of Hull Topographical Transgressions: Town and Country in Le Féminin pluriel by Benoîte and Flora GroultKate Averis, University of London in Paris Les Femmes âgées et les milieux urbainsSonja Stojanovic, Brown University ‘Accès de nostalgie pour Paris’: Marie Darrieussecq au Pays |
13.45-14.30 Lunch
14.30-15.30 Parallel Panel Session Three
Panel A | Murderous Women: Criminality and the CityAnna Jenkin, University of Sheffield Mapping Monstrosity: the Role of the City in the Crimes of Female Mass-murderers in Seventeenth and Early Eighteenth-Century London and ParisMarina Starik, University of Pittsburgh Morphologies of Becoming: Émile Zola’s Thérèse Raquin as a Posthuman Dandy |
Panel B | Reading their Way into the City: Journals and JournalismKathryn Brown, Tilburg University, Netherlands Reading the City: Women, Newspapers and Nineteenth-Century Urban LifeLucie Roussel, Université de Caen La Ville des Demoiselles: Paris dans le Journal des Demoiselles |
15.30-16.00 Refreshments
16.00-17.00 Closing Session and Group Discussion Chris Blache, Pascale Lapalud, Genre et Ville
‘Même pas peur!: Démonter le mythe de l’insécurité des femmes dans l’espace public
This event is supported by the Department of French, King’s College London, The Association for the Study of Modern and Contemporary France and the Society for French Studies.